samedi 21 mars 2015

Histoire d'une Méharée sur deux roues...

Au commencement était le voyage et le voyage était à vélo. Un premier grand voyage qui remonte au tout début des années 80, entre Châtenay-Malabry (âgé d’une dizaine d’années, j’habitais là, lové ou presque contre la maison de « La Vallée-aux-Loups » du Romantique Chateaubriand) et la propriété familiale de La Bretellerie dans la Sarthe, à mi-chemin entre Le Mans et Tours.
Un voyage de 250 kilomètres effectué « à la pédale » et « au cœur », en deux étapes, avec mon frère (de trois ans mon cadet) et au guidon et levier simplex de mon tout premier vélo de route (équipé de trois vitesses) au cadre en acier d’un improbable coloris vert anglais.

Trente cinq ans plus tard, l’image qui me revient spontanément de ce voyage d’enfance est celle d’une ligne droite, sans fin, bordée de champs de maïs à perte de vue, ceux de la Beauce céréalière à valeur de clé des champs, de « grande évasion » pour mon frère et moi-même…
Avec le recul en effet et les fortunes diverses de la vie professionnelle, je me dis aujourd’hui qu’à l’heure de ce voyage initiatique nous étions dans le vrai. Voyager, de surcroît à vélo, c’est se mettre en mouvement, « c’est quitter le lit douillet de la civilisation », c’est « sentir sous ses pieds » - roues – « le granit terrestre avec, par endroits, le coupant du silex » - le mordant de l’asphalte… J’ai toujours cherché à sortir des sentiers battus, des certitudes, des habitudes et la vie n’a cessé de me ramener sur « Les sentiers de la perdition », ceux des conservateurs, ceux des sédentaires, ceux des immobiles, ceux « des gens hargneux ». Quoi de mieux pourtant que le nomadisme, que « le goût des autres », que cette conviction qu’il y a toujours de nouvelles routes à affronter, de nouvelles rencontres à effectuer, de nouvelles terres inconnues à découvrir, par delà la ligne d’horizon, droit devant soi ? Pour mon frère et moi-même, nous avions vite compris à vélo que « Le monde ne suffit pas ». Au guidon de nos vélos de course successifs et à la force de nos mollets, nous écumions routes après routes la verte banlieue sud-ouest de Paris au prix de quelques fringales, tant les distances avalées étaient de plus en plus importantes. Partir loin, ailleurs, pour découvrir et se découvrir. Le vélo est un révélateur. Il est aussi le miroir de ce que nous sommes, « puissant ou misérable ». Quel dommage que certains ne puissent le pratiquer qu’en trichant alors même que le vélo n’est intéressant que lorsqu’il est pratiqué à nu, c’est-à-dire avec ses seules tête et jambes, propres, limpides, ambitieuses, généreuses, épicuriennes et donc plus musclées que dopées. Encore une fois, c’est tout le débat autour du pourquoi faisons-nous les choses. Quand certains s’élancent à vélo sans réel objectif si ce n’est celui de Grandir – avec un grand G – comme nous le faisions à l’adolescence, d’autres ne se mettent en selle – en scène ? – que pour ce qu’elle pourrait leur rapporter, remplir leurs bourses – « je parle de celles qui font références aux thunes » comme le dit ABD al Malik. Grandir ou s’enrichir ? Dans les deux cas il s’agit d’une quête d’ascension, l’important étant toutefois de ne pas se tromper quant au sens donné à la dite ascension. Sens et essence de la vie, « qu’est-ce qui fait marcher », rouler, voyager ? En pleine souffrance – parce que le vélo fait souffrir – je me pose toujours cette question sur ce qui peut bien nous pousser à nous mettre régulièrement en selle, à nous confronter aux caprices des courbes de niveau, à « mouiller le maillot ». Sûrement une question de relief que l’on souhaite ou non donner à sa vie. « No pain no gain » disent les anglo-saxons, sans souffrance, sans efforts, sans courage, point de grandeur, point de salut à l’heure de la « Rencontre avec Joe Black » mais peut-être – surtout ? – point de saveur donnée à son quotidien. « Une vie rêvée » ou une vie de blasé ? Avec mon frère, élevés à la sauce proverbe du « Aide-toi et le ciel t’aidera », nous n’avions pas d’autre choix que de nous appliquer – infliger – un « Bouge-toi et tu grandiras ». Dès lors, nous sommes rentrés en mode pionniers, avec dès la fin des années 70, alors même que le « Mountain Bike » n’avait pas encore traversé l’Atlantique, une version personnelle et alternative du cyclo-cross escaladant ou dévalant les single tracks du bois de Verrières de notre banlieue parisienne aux commandes de nos vélos de route customisés par nos soins pour un atypique et novateur usage « vélo tout terrain ». Le « Gravel Bike » avant l’heure... Tout y a souffert jusqu’à y plier bien sûr nos frêles jantes, déchirer nos étroits pneumatiques, fragiliser nos cadres et même ébranler nos carcasses au contact des arbres se jetant sur nous sans crier gare !

Elevé au vélo, dans tous les sens du terme, je réalise aujourd’hui que mes différents vélos d’adolescent puis d’adulte ont été classiquement tour à tour d’acier, d’aluminium et enfin de carbone.

Cette lente et progressive « galerie de l’évolution » aurait pourtant bien pu s’interrompre courant 2012 au « Carbonifère » sans le « big bang », sans les rencontres et l’inspiration générés par un nouveau grand voyage à vélo, bien plus au Sud que le premier, de Marseille à La Rochelle. « Born to Ride » le bien nommé ou la naissance - le commencement – en effet d’une « Second Life » sur la route. Des villes et des routes. Des vélos et des hommes. Des matériaux et des styles,  caractéristiques, à l’image du style de Thib, chevauchant avec élégance, « brakeless » d’une mer à l’autre, un très sobre vélo en acier Columbus chromé à pignon fixe. Un style « vintage » dans lequel je ne peux que plonger à mon tour, sans frein ou presque, peu après notre retour de La Rochelle et son phare du Bout du Monde. En février 2013, mon « plongeoir » est un Bianchi Pista en acier, « Made in Taiwan ». Dès lors mon Kuota carbone équipé triple mord la poussière. Le « pignon fixe » prend rapidement le dessus. Et pour cause, le grand amour est toujours exclusif…
Avec mes nouveaux camarades « fixés » ou seul, en 44x17 ou en 44x22, j’écume dès lors, de jour comme de nuit, les routes cévenoles sur les traces de Robert Louis Stevenson et de Modestine, les pentes du Géant de Provence et les routes sinueuses du Luberon et des cols de l’arrière pays niçois. Je sillonne près de deux ans durant chaque « balcon sur la mer » que compte la Riviera entre Antibes et Vintimille aux soirs d’exils hebdomadaires forcés. À la quarantaine passée, las de chercher de jour l’épanouissement (professionnel), c’est désormais la nuit que je trouve sens et essence à ma vie. Et pour cause, un « voyage au bout de la nuit », un voyage à travers les Alpes à pignon fixe, celui d’un nomade à vélo, avec pour seules armes ses jambes et son cœur, vous apprend tellement plus sur vous-même et sur vos camarades de méharée qu’une journée de sédentaire au clavier, prisonnier d’un bureau poussiéreux et d’un collectif poussif parce que sans projet.
A l’approche du virage de 2015, l’exquise esquisse d’un retour s’amorce. Un retour aux valeurs, aux convictions, à la création, à la liberté, un retour au grand voyage. Un retour aux vitesses aussi, conscient que le pignon fixe c’est tout de même un peu trop « l’art de la complication ». Un retour enfin au développement durable et donc un retour « au vert », celui de mon tout premier vélo et donc un retour à l’acier.

Comme une évidence, le regard se braque alors vers l’Auvergne…

Du jetable au durable. De la mode au style. Du commun au rare. Du générique à l’exclusif. Du prêt à porter à la haute soudure, celle des Cycles Victoire.

Leur vélo – mon vélo - dont on voit ici les premières photos est un joyau de l’artisanat français, un joyau dont j’ai choisi le modèle pour sa polyvalence, pour son élégance et dont j’ai suivi à distance, par « échographies » successives, tout le processus de création. Un joyau – fabriqué à la main en France - dont j’ai sélectionné en amont la préciosité des tubes d’acier Columbus (Life) parmi tous ceux proposés, dont j’ai commandé le coloris (vert anglais à liseré blanc) et sélectionné tous les périphériques (du groupe Sram Force CX1 aux roues MAVIC Ksyrium Pro Disc en passant par la potence, le guidon et la tige de selle EASTON, jusqu’au détail des gaines de freins, rouges Racing !).
Ce Victoire Versus Disc, « mon Victoire », est à coup sûr le vélo d’une vie, celui de « La vie devant soi », celui qui résume si bien aujourd’hui le cycliste que je suis, celui qui résume si bien mon histoire, « ma vie sur la route ». 
Nul doute, un Victoire est une histoire, celle de chacun d'entre nous, celle d'une méharée sur deux roues...



mardi 10 mars 2015

Clermont x Cavaillon (Carnet de rodage)

Au commencement était le voyage, et le voyage était à vélo.

Après deux années pleines à pédaler version « complication », c’est-à-dire à pignon fixe sur route (en 44x17 ou 44x22 selon le relief de la sortie et avec un seul frein avant), et à l’approche de nouveaux voyages rêvés toujours plus longs, toujours plus loin (BTR 2015 Paris-Barcelone / BTR 2016 Tanger-Tarfaya / …) ; décision est prise courant décembre 2014 de confier aux Cycles Victoire la création de mon futur vélo, peut-être le vélo d’une vie, à coup sûr tout du moins celui d’une vie – de plus en plus – à vélo.

Après différents échanges téléphoniques avec la maison Victoire relatifs à l’évolution de ma pratique du vélo au fil des ans et à mes nouvelles aspirations de « riding », plus ludiques et contemplatives, c’est leur modèle Versus qui s’impose fin 2014.

Un Victoire versus la très (trop ?) exigeante pratique du pignon fixe, versus la très (trop ?) stricte pratique du vélo de route ; en somme versus le caractère de plus en plus spécialiste (exclusif ?) des vélos contemporains (pour la plupart à cadre en carbone) ou la fameuse quête du vélo unique, du « bon à tout faire », du polyvalent, du « champ des possibles »... Et pour cause, vélo, qu’as-tu fait de ta vocation première, celle d’être avant tout un formidable véhicule de voyage ? Une vocation première oubliée (sacrifiée ?) au fil des ans et des générations sur l’autel de la performance, du sacro-saint chrono et de l’audimat…
Les muscles, plutôt que le cœur…

Alors que « Mid Life » sonne déjà pour moi au clocher d’une vie en partie sur la route, je mesure enfin que l’ « on ne gagne vraiment que le temps perdu en chemin » comme me l’avait écrit un jour un célèbre voyageur-musher des « Pays d’en-haut ». Eloge de la lenteur ? Non, je dirais plutôt éloge de « La Longue Route », celle de « la vie devant soi », celle de cette « second life » « on the road » dans laquelle j’entre et qui m’attire à 45 printemps tout récemment sonnés…

Débuté au soir du 28 janvier dernier, « mon » Victoire Versus Disc m’est livré à Beaumont au matin du 28 février 2015. J’ai pris la veille au soir – en tenue de route ! - un TGV en gare d’Avignon à destination de Lyon puis un TER à destination de Clermont-Ferrand. J’ai pour seuls bagages un sac Chrome Messenger Citizen et un carton de transport du précieux wheelset Mavic Ksyrium Pro Disc.


23H05 en ce vendredi 27 février. Descente du train, traversée de l’Union Soviétique (Avenue de !) et nuit chaotique au Grand Hôtel du Midi. Qui du bruit des voisins de chambre ou du stress à la veille d’une réception et d’un long samedi de rodage ? Les aiguilles défilent lentement au cadran de ma montre… Pas d’autre échappatoire que celui d’attendre poindre « le jour d’après »…


Aux premières heures ce dernier jour de février, j’entame - avec chaussures Mavic Tempo aux pieds – la marche à travers Clermont-Ferrand « downtown » à destination de la place de Jaude, point de rendez-vous proposé par Julien - @Julien Lrlp - pour se rendre en voiture jusqu’aux locaux Victoire Cycles de Beaumont, ville de la proche banlieue Sud-Ouest de Clermont-Ferrand. Sur place, c’est tout d’abord Vercingétorix (sa statue, à cheval !) qui m’accueille sur arrière-plan du Puy-de-Dôme.

Je me rassure à l’approche des 09H00 en me disant que moi aussi « J’ai pris les armes pour la liberté de tous »… Julien arrive à vélo Victoire (celui de route tout récemment prêté au magazine 200 pour un périple vers le Sud, peut-être jusqu’à « L’auberge espagnole »…) et je réalise qu’Erwan - @r1framebuilder – attendait lui aussi à seulement quelques mètres de Vercingétorix. Après une traversée automobile des quartiers Sud de Clermont, nous voici devant l’immense baie vitrée de la maison VICTOIRE inondée par un franc soleil. Les différents travaux de montage des disques, roues et pédales, de réglage de la hauteur de potence, des leviers, de selle et de fonctionnement des freins et de la transmission sont assurés par Julien lui-même. Cela se précise alors que les porte-bidons ont été fixés et que Julien fini de dérouler la guidoline : c’est « black carpet »...


Nous nous extasions devant le coloris pailleté « British Green » Mini (choisi en hommage à mon tout premier vélo de course mais aussi en référence à ma toute première expérience professionnelle, déterminante, chez Vélo Vert) qui prend dans le showroom des reflets et éclats changeants. Premier cliché Instagram @chilkootcdp et shooting photos assuré par Julien (Fondateur / Concepteur / Mécano / Photographe / What else ?) pour ce nouveau Victoire Versus Disc qui s’apprête à quitter son berceau pour ses tous premiers tours de roues.


12H20. Je m’élance tout sourire de Beaumont. Face à moi, 24 heures programmées pour parcourir un tracé de quelques 365 kilomètres en solitaire et sans assistance qui doit me ramener jusqu’à Cavaillon (Vaucluse) via Paulhaguet, Lanarce et Viviers (4 secteurs de 90 km à travers les départements du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, de l’Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse). C’est tout du moins la théorie car « en théorie tout se passe bien »… Dès les lacets du tout premier col de l’itinéraire de rodage (D49 - entre La Molière et Saint-Babel), je mesure que le poids de mon sac Chrome Citizen (d’une contenance de 26L) plein comme un œuf (je transporte même les pneumatiques Michelin Mud 2 destinés à l’usage cyclocross de ce Victoire Versus !) sera pesant, oppressant, douloureux. Alors que je file à bonne allure et re - découvre – les plaisirs de la roue libre et des freins – de surcroît à disques – je pense à mon ami Thierry Saint-Léger, « The Great Lonesome Fixie Rider », qui sait voyager seul, loin et longtemps sans rien ou presque… Au gré des « montagnes russes » auvergnates, je mesure également que j’ai perdu l’habitude des rythmes changeants de pédalage. Brutal passage du pignon fixe aux vitesses (11 « seulement » en regard du groupe Sram CX1 choisi 40x11-32) ou un « Retour vers le Futur » dans lequel j’ai peine à trouver mon rythme d’endurance.


Après avoir longuement suivi les méandres de l’Allier puis ceux de la rivière Sénouire, j’arrive à Paulhaguet, petit bourg de Haute-Loire synonyme de fin du premier secteur de 90 km de mon voyage retour.

Rapide pause alimentation/boisson sur place et déjà je repars en direction du Puy-en-Velay et d’Aubenas. Bien que très large, la N102 que j’emprunte à présent m’enserre sournoisement peu à peu dans son étau. Une circulation incessante, des dépassements à grands coups de klaxon de la part de voitures, camions, et autocars lancés à pleine vitesse. S’ajoute aussi un relief rectiligne qui se redresse peu à peu jusqu’à l’apothéose, « entre chiens et loups », des 13 kilomètres d’ascension – tout droit ou presque – entre Saint-Georges-d’Aurac (Alt. 627 m) et le village fantôme de Fix-Saint-Geneys (Alt. 1100 m). Au sortir de ce dernier, je mets pieds à terre – dans la neige – pour poster un cliché Instagram de l’ambiance très Rallye de Monte-Carlo qui règne alors que la nuit est désormais tombée au sommet de ce haut plateau du Livradois-Forez.


J’ai trop froid aux mains pour chausser les pneus à crampons… A cet instant, presque totalement glacé malgré des gants chauds et la fine doudoune que je viens de mettre, je comprends que je ne trouverai pas la force, le mental, pour rallier Lanarce et le Col de La Chavade (Alt. 1266 m), « sommet » de mon voyage (distant encore de 65 km…) et « point de bascule » du toboggan vers l’Ardèche et Aubenas. Je plonge donc à présent à vive allure dans un froid polaire et à la seule lueur de ma lampe frontale Petzl en direction du Puy-en-Velay. J’ai faim, j’ai froid et j’ai le moral en berne. Ce voyage retour vient de se transformer en « Retour vers l’Enfer », en une « Berezina », en une véritable débâcle après seulement 110 kilomètres parcourus. Durs, très durs même sont les 25 kilomètres de nuit pour « descendre » jusqu’au fond du Puy-en-Velay où j’échoue frigorifié, grelotant, en mode fringale, dans l’un deux Restaurants McDonald’s.


Drôle de refuge « jacquaire » que ce McDo en cette ville départ du célèbre Pèlerinage de Compostelle, mais valeur refuge pour tout guerrier en errance à 21H00 dans n’importe quelle ville de province…

Heureux d’être au chaud et d’avoir l’estomac calé, j’attaque autour d’une bière - un œil sur le précieux Victoire Versus resté à l’extérieur ! - l’organisation du plan d’évacuation en ligne avec le PC de Cavaillon. Le retour se fera en train (« Avec la SNCF c’est possible ») demain dimanche 1er mars, comme une « valse à trois temps » : 1-TER Le Puy-en-Velay > Saint-Etienne Chateaucreux / 2-TGV Saint-Etienne Chateaucreux > Lyon Part-Dieu / 3-TER Lyon Part-Dieu > Avignon Centre.



D’ici là, c’est B&B Hôtel à Vals-près-Le-Puy qui prend ce soir-là des allures de Palace, avec, comble du Luxe, le Victoire Versus autorisé à monter en chambre…


Dimanche 1er mars 2015, 07H00. Il pleut sur Le Puy et les regrets s’estompent. Je grimpe à vélo sous une pluie fine jusqu’à la gare SNCF et embrasse une dernière fois du regard ces étonnants rochers coiffés d’édifices religieux, promontoires emblématiques d’une ville soudainement figée par l’hiver grisâtre « comme un Lego »… Bashung bercera mon retour morose.


S’en suit une longue descente en train des gorges de la Loire jusqu’à Saint-Etienne puis vient le temps de la descente toujours en train de la vallée du Rhône jusqu’à la Cité des Papes. 35 petits derniers kilomètres d’Avignon à Cavaillon - sur une selle en carbone décidément bien trop étroite et bien trop rigide – viennent conclure un voyage retour de rodage en demi-teinte même si le soleil revient.


Alors certes, si on est bien loin du compte avec 170 kilomètres parcourus à vélo sur les 365 kilomètres envisagés, il faut bien reconnaître aussi que s’élancer sur pareille distance au sortir de deux ans de pédalage « rond » à pignon fixe, avec un volumineux sac messenger de près de 8 kilos, perché sur une selle en carbone extra rigide au sommet d’un vélo dont on découvre pour la première fois la géométrie et la vertu des tubes acier Columbus Life, était ambitieux…

Nul doute, chaque Victoire est une histoire et celle de ce Versus Disc à robe bicolore vert – gris de « haute soudure » soulignée de touches de rouge ne pouvait que commencer par un préambule intense, celui d’un voyage dont on se souvient, celui d’une première rencontre, celui d’une toute première fois…une toute (nouvelle) première fois qui vous donne la folle envie de (re)crier Victoire !

Luc Royer – Cavaillon – Mars 2015


VICTOIRE Versus Disc CX1 Speed 11 "British Racing" – 28 février 2015 (63 - Beaumont)
(Photo : Victoire Cycles)

Cadre : Victoire Versus Disc - Bespoke - 54 cm - Tubes acier Columbus Life
Peinture : British Green (Mini)
Plaque Victoire (vissée) : Black
Jeu de direction : Chris King (Coloris : Black)
Fourche : Columbus Mud Disc en carbone
Freins : à disque à tirage par câble - Avid BB7 Road SL (Diamètre 160 mm à l'AV et 140 mm à l'AR)
Gaines de freins : « Red Racing »
Roues : Mavic Ksyrium Pro Disc
Pneus (Configuration "Gravel") : Mavic Yksion Pro GripLink (AV) et PowerLink (AR) 700x25C
Potence : Easton EA70 110 mm en aluminium
Cintre : Easton EC70 Aero 44 cm en carbone
Guidoline : Easton (Coloris : Black)
Tige de selle : Easton EA50 en aluminium
Groupe : Sram Force CX1
Pédalier : Sram Force (Manivelles de 175,5 mm)
Plateau : Sram Force CX1 40T
Couronne : Sram Force CX1 11-32
Chaîne : Sram Force CX1
Dérailleur AR : Sram Force CX1
Gaine de dérailleur AR : « Black Phantom »
Leviers : Sram Force CX1 Disc
Selle : XLC Purisme Carbon
Pédales : Mavic Crossmax SL
Porte-bidons : 2 - Tacx Deva (Coloris Red/Black)
Poids total avec pédales : 8,590 kg (en configuration avec pneus Mavic 700x25C)