Hier,
c’était « Braquet à l’italienne » (1).
Ventimiglia
– Antibes à vélo et, histoire de changer, avec vitesses (Triple).
Pour
le deuxième opus de « Ce soir j’irai passer la frontière » (2), ma
rentrée de cycliste s’est donc effectuée au guidon de mon KUOTA Kharma versus
le BIANCHI Pista (Fixe) de l’épisode I réalisé sur le même itinéraire tout
début août.
Au
deuxième soir de ma « reprise du travail » et alors que la nuit tombait
sur la ville haute de Vintimille, je me suis dis que l’été ne serait pas sans
fin (3) et que nous étions bel et bien à l’heure de la rentrée, ne serait-ce
qu’à voir les oiseaux migrateurs qui commençaient déjà à se regrouper sur les
fils pour mettre prochainement le cap au Sud...
À cette période – souvent difficile – des bonnes résolutions après les abus divers et variés d’une trêve estivale plus ou moins longue, nous sommes généralement nombreux à avoir quelques ratés à l’allumage. Les élites - comme aiment à les appeler les médias – des « hautes sphères » de l’État français viennent de nous en faire une piètre démonstration…
A lire
ce matin dans un quotidien de renom la « boulimie mémorielle » (4) du
Chef de l’État – je m’interroge sur ce qui nous pousse – motive – à faire les
choses, quitte à ne rien changer de son programme et aller affronter – seul et
sans parapluie – le déluge de l’île de Sein. Peut-être fallait-il y voir, au
jour de la faillite de son gouvernement, une participation toute personnelle à
l’Ice Bucket Challenge qui fait rage actuellement sur la toile...
Plus
sérieusement, pourquoi faisons-nous les choses ? Pourquoi sommes-nous tous
revenus d’insouciantes vacances pour rejoindre le tracas des choses de la vie (5) ?
Pour quoi et pour qui avoir repris le chemin du travail ? Serions-nous,
nous aussi, des adeptes de la « boulimie mémorielle » ? Certainement,
faut-il l’admettre, à en juger par l’usage populaire – quasi systématique - de
cette signature publicitaire « …mais ça c’était avant » lorsque nous
échangeons en famille, avec des amis, entre collègues de nos « jobs »
respectifs. Nos bureaux seraient-ils tous devenus des Mémoriaux d’avant la
Crise ?
À
ce stade de ma réflexion, je repense à ces mots d’un ami graphiste
grenoblois : « Non, le bon vieux temps c’est maintenant ». Je
repense aussi à son visuel de rentrée pour la couverture de son profil
facebook, emprunté au graphisme de l’affiche du film de surf The Endless Summer
(3) et complété de ce simple mais efficace post de fin de vacances : « la
belle vie c’est fini, la vraie vie recommence ».
Pourquoi
en effet vouloir toujours regarder dans le rétroviseur ? Certainement par
confort et par peur d’affronter cette crise, cette tempête, cette rentrée qui
nous impose le changement, l’affrontement de la vie devant soi (6).
« Pour
vivre, il faut risquer » aimait à dire l’adepte et pionnier des sports
extrêmes Jean-Marc Boivin. Pour risquer, pour entreprendre, pour créer et donc
changer, il faut de l’envie mais surtout du courage. Il faut être prêt à braver
les éléments.
Les
éléments, parlons-en.
L’air ?
De plus en plus pollué.
La
terre ? Malade.
L’eau ?
De plus en plus rare.
Le
feu ? Dans de plus en plus de pays…
Et
l’amour – LOVE – qu’avons-nous fait de l’amour, qu’avons-nous fait du goût des
autres (7), qu’avons-nous fait de l’amour de la Vie ?
C’est
la question que je me suis soudainement posée hier au soir, alors que
j’effectuais avec bonheur ma rentrée à vélo et partageais quelques clichés
instagram entre Vintimille et Antibes après deux semaines d’oisiveté à l’opposé
d’une vie de « Forçat de la route »…
Parmi
ces clichés d’une « vie share » (8), celui d’un vélo (on pourrait
aussi dire love en verlan) duquel jaillit le puissant rayon d’un projecteur blanc
braqué vers une mosaïque de galets, braqué vers le ciel ou une adaptation de
Leeloo sauvant l’humanité dans Le cinquième élément (9).
Sur cette mosaïque (Musée Jean Cocteau – Bastion de Menton), un couple qui se regarde, couronné par l’astre solaire.
Et
alors me direz-vous ?
Et
bien en regardant ce couple, j’ai compris qu’il fallait arrêter de faire les
choses par convention, par obligation, par résignation. Chacun est responsable de ses destinées sentimentales (10). Comme cet homme et
cette femme, face à face, face à la mer (11), face à leur vie, il faut construire
son histoire, avec passion, par amour.
Pour
en trouver la force, il suffit de se dire que c’est aussi facile que de faire du
vélo ! Souvenez-vous : pédaler, lâcher prise et regarder devant soi
ou le fameux « Va rouler » comme le signait Max dans les années 90, du
temps du rayonnement de Sunn.
Rentrée
oblige et parce qu’il va bien falloir « dégraisser le rhinocéros »
(12), on va donc se donner un peu de courage en se disant que oui, « Le
changement c’est maintenant ! »
(1)
Braquage à l’italienne – un film de F. Gary Gray (2003)
(2)
J’irai dormir chez vous – une série de documentaires animée par Antoine de
Maximy (2004)
(3)
The Endless summer – un film de Bruce Brown (1966)
(4)
LE MONDE – Analyses (page 17) – du mercredi 27 août 2014
(5)
Les choses de la vie – un film de Claude Sautet (1970)
(6)
La vie devant soi – un livre de Romain Gary (1975)
(7)
Le goût des autres – un film d’Agnès Jaoui (2000)
(8)
La vie share – un livre d’Anne-Sophie Novel (2013)
(9)
Le cinquième élément – un film de Luc Besson (1997)
(10) Les destinées sentimentales - un film d'Olivier Assayas (2000)
(11) Face à la mer – une chanson de Calogero et Passi (2004)
(11) Face à la mer – une chanson de Calogero et Passi (2004)
(12)
« Il faut dégraisser le mammouth » - une déclaration de Claude
Allègre (1997)
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