Ma rencontre – car l’on peut
clairement parler de rencontre – avec la marque Rapha date de la fin mai 2012.
Je rentrais alors d’une expérience significative – pour ne pas dire
déterminante - dans ma vie de cycliste : celle du voyage à vélo.
Habituellement le cycliste voyage en boucle, sur une distance et un dénivelé
raisonnables, le temps d’une demi-journée, voire d’une journée complète. On
pourrait dire qu’il tourne en rond…
Lorsque vous voyagez à vélo
plusieurs jours durant - comme nous l’avions fait cette année-là à sept entre
Marseille et La Rochelle -, votre rapport aux autres et donc au temps change du
tout au tout. Et pour cause, vous prenez conscience par la distance, par le
chemin parcouru, par l’aventure partagée que l’important n’est pas – plus – le
chrono mais de rallier l’arrivée, d’arriver au bout du chemin, surtout lorsque
l’un de vos compagnons se paye le luxe d’effectuer le voyage à pignon fixe,
sans même un frein. A le voir pédaler et escalader les côtes à pignon fixe,
vous mesurez alors que le pignon fixe c’est l’essence même du vélo de route. Le
pignon fixe, c’est l’art de la complication. C’est l’art du voyage à vélo sur
les traces des pionniers, des forçats de la route. C’est une communion avec le
relief. Pas la moindre possibilité de tricher dans la pente, pas même avec
l’aide d’une dent supplémentaire quand le pourcentage s’accentue. On choisit son
ratio et l’on grimpe à la seule force de ses jambes et de son cœur. Pour les
Grands Voyageurs à pignon fixe, l’objectif est clairement de s’élever…
Escalader, pour s’élever, dans tous les sens du terme, à l’image d’une Vie.
Dans la continuité de cette
rencontre avec Thibault et son pignon fixe brakeless, la découverte des films
Rapha Continental ainsi qu’une première participation au challenge THE FESTIVE
500 en décembre 2012 feront le reste. Rouler différent, rouler pur et voir
désormais le cyclisme en grand. D’un premier voyage éphémère, le BORN TO RIDE
se rêve alors à l’échelle d’une saga, d’une suite d’épisodes, avec chaque année
prologue et parcours au long-cours pour toujours plus de rencontres, de plus en
plus loin...
Pour le #RaphaRising, si je
roule encore aujourd’hui occasionnellement avec un vélo de route à vitesses, je
ne pouvais pas m’élancer dans cet incroyable Climbing Challenge autrement qu’à
pignon fixe. Sitôt l’annonce faite par Rapha du retour pour une nouvelle année
du RaphaRising, je décide que fort d’un prologue cévenol entre Le Puy et Alès
réalisé à la toute fin de l’hiver en 20 heures non-stop pour un cumul de
+ 4800 m, le 44/22 et l’unique frein avant de mon BIANCHI Pista seront mes
compagnons de voyage, mes compagnons d’effort, pour tenter de relever - du 19
au 27 juillet 2014 - le challenge d’un cumul de dénivelé de + 8 800 m en neuf
jours.
#RaphaRising 1er jour fixé (37,3 KM / + 846
M)
Le samedi 19 juillet, je m’élance dès l’aube de la maison à destination du Jas de Ferland sur les hauteurs du Luberon. C’est court mais raide !
Le samedi 19 juillet, je m’élance dès l’aube de la maison à destination du Jas de Ferland sur les hauteurs du Luberon. C’est court mais raide !
Dimanche 20 et le lundi 21
juillet, de violents orages m’interdisent toute sortie. Mes chances de succès
prennent subitement du plomb dans la pédale…
#RaphaRising 2ème jour fixé (69,2 KM / + 1
978 M)
Mardi 22 juillet, j’attaque une série de trois courageux « After Work » avec en guise d’apéritif un besogneux aller-retour Antibes <> Col de l’Êcre. Si l’ascension jusqu’au col via la terrible côte de Châteauneuf-de-Grasse (à 12%) et Gourdon s’effectue de jour, la descente est réalisée à la lueur de la frontale Petzl.
Mardi 22 juillet, j’attaque une série de trois courageux « After Work » avec en guise d’apéritif un besogneux aller-retour Antibes <> Col de l’Êcre. Si l’ascension jusqu’au col via la terrible côte de Châteauneuf-de-Grasse (à 12%) et Gourdon s’effectue de jour, la descente est réalisée à la lueur de la frontale Petzl.
#RaphaRising 3ème jour fixé (63,6 KM /
+ 1 834 M)
Mercredi 23 juillet, deuxième « After Work » avec un départ en train à destination de Nice. Marre de la liaison Antibes > Nice et puis dans le cas présent « c’est la course » au dénivelé, pas au kilomètre ! Après une courte session urbaine à la descente du train, je grimpe en direction de Villefranche-sur-Mer puis de Beaulieu-sur-Mer et enfin de Cap d’Ail. A la porte de Monaco, je tourne à gauche et grimpe droit (ou presque) en direction de La Turbie. Viennent ensuite le Col d’Eze et la descente sur Nice par la Grande Corniche avant la platitude retour de nuit jusqu’à Antibes.
Mercredi 23 juillet, deuxième « After Work » avec un départ en train à destination de Nice. Marre de la liaison Antibes > Nice et puis dans le cas présent « c’est la course » au dénivelé, pas au kilomètre ! Après une courte session urbaine à la descente du train, je grimpe en direction de Villefranche-sur-Mer puis de Beaulieu-sur-Mer et enfin de Cap d’Ail. A la porte de Monaco, je tourne à gauche et grimpe droit (ou presque) en direction de La Turbie. Viennent ensuite le Col d’Eze et la descente sur Nice par la Grande Corniche avant la platitude retour de nuit jusqu’à Antibes.
#RaphaRising 4ème jour fixé (67,7 KM /
+ 2 318 M)
Jeudi 24 juillet et nouveau départ en train après le travail mais cette fois à destination de Menton. C’est ce soir retour dans les lacets exigeants du col de la Madone ! Hormis la course poursuite avec l’énorme chien de berger qui entend garder la Madone, l’After-Work du jour revêt des allures de plat de résistance. La nuit me cueille à La Turbie. J’observe tout en bas Monaco et son rocher. C’est beau une principauté la nuit…
Jeudi 24 juillet et nouveau départ en train après le travail mais cette fois à destination de Menton. C’est ce soir retour dans les lacets exigeants du col de la Madone ! Hormis la course poursuite avec l’énorme chien de berger qui entend garder la Madone, l’After-Work du jour revêt des allures de plat de résistance. La nuit me cueille à La Turbie. J’observe tout en bas Monaco et son rocher. C’est beau une principauté la nuit…
#RaphaRising 5ème jour fixé (89,5 KM / + 2
751 M)
Dimanche 27 juillet, lever 04H00. Plus d’autre choix que d’aller haut, très haut, pour boucler avec succès un challenge devenu une obsession. Pourquoi s’inscrire en effet si c’est pour ne pas finir. Et pourtant, rien d’autre à gagner qu’une cocarde tissée. C’est là que réside justement le secret du voyage ou l’art de se mettre en mouvement. Si peu et tellement de la part de Rapha. Si peu aussi comme le kilométrage qui s’offre à moi depuis Bédoin pour rejoindre le sommet du Mont Ventoux via le Col de la Madeleine et Malaucène (33 KM). Tellement comme les 12% de certaines sections kilométriques de la pente versant Nord et les 1912 mètres du Géant de Provence. Tellement aussi comme cette joie à l’arrivée au sommet et lorsque le compteur Strava du RaphaRising passe au « Complete ». On mesure alors toute l’intensité d’avoir su partir de 0 pour atteindre 8800 m. Un Everest, une montagne d’exigence et de souffrance, escaladée à la seule force de ses jambes et de son cœur, à la pédale et à la couronne, pour s’élever et élever son âme à hauteur des Rois de la Route.
Dimanche 27 juillet, lever 04H00. Plus d’autre choix que d’aller haut, très haut, pour boucler avec succès un challenge devenu une obsession. Pourquoi s’inscrire en effet si c’est pour ne pas finir. Et pourtant, rien d’autre à gagner qu’une cocarde tissée. C’est là que réside justement le secret du voyage ou l’art de se mettre en mouvement. Si peu et tellement de la part de Rapha. Si peu aussi comme le kilométrage qui s’offre à moi depuis Bédoin pour rejoindre le sommet du Mont Ventoux via le Col de la Madeleine et Malaucène (33 KM). Tellement comme les 12% de certaines sections kilométriques de la pente versant Nord et les 1912 mètres du Géant de Provence. Tellement aussi comme cette joie à l’arrivée au sommet et lorsque le compteur Strava du RaphaRising passe au « Complete ». On mesure alors toute l’intensité d’avoir su partir de 0 pour atteindre 8800 m. Un Everest, une montagne d’exigence et de souffrance, escaladée à la seule force de ses jambes et de son cœur, à la pédale et à la couronne, pour s’élever et élever son âme à hauteur des Rois de la Route.
Alors, plus tard, plus bas, quand un gendarme m’indique au Chalet Reynard que la route qui descend en direct sur Bédoin restera fermée à toute circulation jusqu’à 12H30 (soit 3 heures plus tard) pour cause de semi-marathon, les 55 kilomètres de détour imposé via Sault, le col des Abeilles et Flassan m’apparaissent comme une échappatoire, comme une nouvelle occasion de m’inscrire sans rechigner parmi les Rois de la douleur.
Et si le challenge
RaphaRising (de surcroit à pignon fixe) n’était rien d’autre que l’expression
d’un certain panache ?
De ma propre expérience, je
dirais volontiers que c’est un art de vivre…
« No pain, no gain » aiment à dire les anglais.
« No pain, no gain » aiment à dire les anglais.
RaphaRising Complete (Du 19 au 27 juillet 2014 / 327,3 KM / + 9 727 M)
Classement personnel : 2 477 / 44 247 (en 44/22)